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texte 1

 

Qu'elles que soient les techniques utilisées, acryliques, encres, pastels ou collages l'oeuvre de   Noska dévoile un palimpseste. Délicatement, une à une, chaque couche de peinture voile    un temps retrouvé ou recomposé, mais qui refuse de s'exposer... Seules subsistent les traces réduites à l'essentiel pour ne conserver que la moelle palpitante du jadis.

 

Chaque résurgence révèle les univers de Noska : des lieux, des livres, le cinéma...Si la mémoire laisse échapper quelques bribes, le pinceau poétique mêle les murmures pour repousser les conforts de la pensée, débusquer notre intériorité. Mais de ces surfaces morcelées aux chemins parfois complexes apparaît sans nul doute l'espoir d'un monde poétiquement habitable.

 

Valérie Fontalirant

 Professeur de lettres

 Auteur de textes poétiques

 

texte 2

 

Et vous, êtres du passé, d'où venez-vous?

Noska vous a ouvert son univers onirique.

Vous habitez ses lieux de mémoire arrachés à la chair du temps

Et vous voilà réunis dans la magie d'un présent éternel,

Nous,

Transportés dans de plus vastes songes, vous rejoignons dans cet itinéraire de rêve.

Ici un portrait, là quelques lignes, des notes sur une portée musicale.

Un papier froissé dévale une ruine entre deux arabesques,

Couleurs passées des temps enfouis,

Fragments détachés des souvenirs enfuis.

 

Jean-Pierre Dall'Anese

Sculpteur

 

texte 3

 

Geste suprême 1 : Trouver l'alliance qui donnera la surprise initiale entre le collage et la couleur.

D'un mouvement de main bercé par le vent sur une toile qui nourrit l'impatience de naître à la vie, Noska cherche, fouille, hésite, tâtonne, recule, avance... La création artistique est dialogue de soi à soi autour d'une vérité toute de douleur remplie. L'oeuvre toujours craint son accomplissement. L'aboutissement coute que coute en est le prix imposé pour tout artiste qui souhaite demeurer debout. Une toile est visage entier et tout visage est miroir de l'univers.

 

Geste suprême 2 : Faire pénêtrer dans la toile, sans recours à l'abstraction excessive, le langage des pigments qui deviendront lumière.

L'univers de Noska est celui de la densité du dedans, de l'intime, de l'intérieur qui se donne à voir. A voir la forme. La forme qui dit l'image, qui fait signe à l'image. Un signe discret mais profond, à la manière d'un appel fraternel qui indique le chemin avec la juste mesure de l'intonation. Secret d'une gestation lunaire dans la fève du vivant ouverte au monde,   semence tissée de couleurs d'espoir, entre courbe et survie.

C'est de cette logique toute dynamique que découle la présence de ces partitions musicales incrustées à même le mouvement d'ensemble du tableau. Et le tout se resout. Noska nous dit le chemin, un chemin qu'il nous suffit d'emprunter à la mesure de notre propre voix. Le pastel, dès cet instant, devient espace audible d'inclusions de regards et de paroles. Une empreinte fondamentalement visuelle et sonore de la mémoire.

 

Telle est la souveraineté du geste de Noska, au son de tous les vocables délivrés sur une surface - souvent de petites toiles - au bout du regard.

 

Gabriel Okoundji

Poète et mwéné

texte 4

 

Scènes estompées dans des transparences tronquées. Personnages groupés dans des contours fermes et des aplats obscurs. Derrière la brume opaque de ses sujets, l'artiste nous dévoile les prémisses d'un arrière-plan abstrait. Dans "Pars, s'il le faut" et "Invitation au voyage", le résultat de sa technique se présente sous deux aspects : la lumière centrale et les lignes de fuite taciturnes.De l'un à l'autre, ses pinceaux et ses couteaux s'emploient à émousser la démarcation de cette atmosphère feutrée dans des gestes à la fois féroces et élégants. Les silhouettes affichent souvent une distanciation respectueuse, renforcée par des visages aux traits quasiment inexistants.

 

C'est vrai que l'on pourrait parler de fulgurances lumineuses, mais ce genre d'appréciation ne ferait que compliquer la simplicité de la mise en place des éléments. Tout est ordonné en fonction du concialabule lorsqu'il s'agit de personnages. Cet agencement devient quasiment abstrait quand il est question de paysages.

 

Noska donne à ses toiles une aura intemporelle pleines de secrets intimes. On ne saurait l'en blâmer.

 

H. Kampianne

Arts Actualités Magazine

Septembre 1997

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